
Le noisetier, arbuste à la fois ornemental et généreux en fruits, est une véritable aubaine pour les jardiniers. Facile à cultiver, il l’est tout autant à reproduire, pourvu qu’on maîtrise les techniques adaptées. Que ce soit par marcottage, bouturage ou greffage, il existe plusieurs façons de multiplier cet arbuste emblématique. Multiplier le noisetier, c’est aussi l’occasion de transmettre un patrimoine végétal, de densifier une haie ou simplement de propager une variété qu’on apprécie.
Les meilleures périodes pour multiplier le noisetier
Pour obtenir de bons résultats, le choix de la période est crucial. Multiplier un noisetier au bon moment améliore fortement la reprise, quelle que soit la méthode utilisée. Il faut donc prendre en compte le rythme naturel de l’arbuste et les conditions climatiques.
Le marcottage et la division de touffes se font généralement à l’automne ou au début du printemps. Ce sont des périodes où le sol est encore souple et humide, propices à l’enracinement. Les jeunes racines profitent alors d’un environnement favorable à leur développement, avant les chaleurs de l’été.
Le bouturage se pratique plutôt en fin d’été, sur du bois semi-aoûté, tandis que le greffage de noisetier se tente en hiver, au repos végétatif. Chaque technique a son calendrier, qu’il convient de respecter scrupuleusement. Un bon timing augmente les chances de succès et réduit les risques de maladies ou d’échec.
Les différentes façons de multiplier le noisetier
Le noisetier offre une palette variée de méthodes de multiplication, chacune avec ses avantages. Comprendre ces techniques permet de choisir celle qui convient le mieux, en fonction du matériel disponible et du temps dont on dispose. Certaines sont simples, d’autres plus techniques.
Le marcottage est la méthode la plus accessible. Elle consiste à enterrer une branche encore attachée à l’arbuste jusqu’à ce qu’elle forme des racines. C’est une technique lente mais très fiable, idéale pour les débutants.
Le bouturage et le greffage demandent plus de rigueur. Le premier nécessite des conditions spécifiques pour la reprise, tandis que le second vise surtout à propager des variétés sélectionnées. Ces méthodes permettent de multiplier rapidement plusieurs plants, à condition de bien les maîtriser.
Le marcottage du noisetier : la méthode la plus simple
Le marcottage est souvent la première technique à laquelle on pense pour le noisetier. Elle utilise les capacités naturelles de l’arbuste à drageonner, ce qui en fait une option très intuitive. Il s’agit d’inciter une branche basse à s’enraciner sans la couper.
Pour cela, on choisit un rameau souple que l’on courbe vers le sol. On pratique une légère incision à l’endroit qui sera enterré, puis on le recouvre de terre en laissant l’extrémité libre. Le point d’enracinement est maintenu humide pendant plusieurs semaines, jusqu’à la formation de nouvelles racines.
Au printemps suivant, le rameau peut être détaché de la plante mère et repiqué ailleurs. C’est une méthode peu invasive, qui n’affaiblit pas l’arbuste. Le marcottage convient parfaitement à la multiplication lente mais sûre du noisetier.
Les bons gestes pour multiplier par bouture
Le bouturage est une méthode plus technique, mais qui permet de créer rapidement plusieurs plants. Prendre soin des boutures garantit leur survie, surtout dans les premières semaines. Il faut bien choisir le bois, le couper proprement et offrir un environnement stable.
On privilégie des rameaux semi-aoûtés, ni trop tendres ni trop lignifiés, d’environ 20 cm. La base est coupée en biais et peut être trempée dans de l’hormone de bouturage. Les boutures sont ensuite plantées dans un substrat léger et drainant, comme un mélange sable-terreau.
Voici les conditions à respecter pour favoriser l’enracinement :
- Maintenir une température stable autour de 18 à 20 °C.
- Arroser régulièrement sans détremper.
- Couvrir d’un sac plastique pour conserver l’humidité.
- Éviter l’exposition directe au soleil.
- Ne pas manipuler les boutures durant les premières semaines.
Multiplier par greffage : pour les variétés spécifiques
Le greffage est la technique privilégiée des professionnels pour reproduire fidèlement une variété. Elle permet de multiplier des noisetiers avec des caractéristiques précises, comme la taille du fruit ou la résistance aux maladies. Cette méthode est cependant réservée aux jardiniers expérimentés.
On greffe généralement un rameau prélevé sur un noisetier dit greffon, sur un noisetier commun utilisé comme porte-greffe. La greffe en fente, pratiquée à la fin de l’hiver, est la plus courante. Il est crucial de bien aligner les cambiums des deux parties, pour permettre leur soudure.
Une ligature soignée et un mastic de protection assurent la reprise. La greffe demande de la patience, mais les résultats peuvent être spectaculaires. Pour maintenir une lignée pure ou obtenir une production optimale, le greffage est souvent incontournable.
Entretenir les jeunes plants issus de multiplication
Une fois le noisetier multiplié avec succès, le travail n’est pas fini. Les jeunes plants ont besoin de soins attentifs pour bien s’implanter, surtout les deux premières années. L’arrosage, le paillage et la surveillance des parasites sont essentiels.
Un paillage organique conserve l’humidité et protège les racines du froid. Les arrosages doivent être réguliers mais modérés, pour éviter les excès d’eau. La taille légère permet de structurer l’arbuste dès le départ, en favorisant une forme équilibrée.
Il faut aussi surveiller l’apparition de maladies, comme l’oïdium ou le balanin, petit coléoptère amateur de noisettes. Un traitement préventif à base de purin ou de soufre peut être appliqué si nécessaire. Un bon suivi garantit la réussite durable de la multiplication.